Léandre Piquet : Le Sommelier du bar à vins

Leandre Piquet
Leandre PiquetSommelier
Natif du Poher carhaisien, pays des pommes et du cidre, voici 37 ans, Léandre Piquet, n’a pourtant pas tardé à exceller en oenologie, collectionnant les trophées sur la Croisette où il a détenu les clés de la cave aux 30.000 bouteilles, en tant que chef sommelier, pendant treize années, du célèbre palace cannois, le Majestic. Mais c’est bien en Bretagne, depuis Langueux où résident toujours ses parents, que Léandre a effectué son parcours initiatique, en passant par Quintin, Vannes, Pléhedel et Saint-Brieuc. Un destin au goût prononcé en faveur des arômes vinicoles, guidé par la passion et le plaisir partagé. Car avec lui, le tour des vignobles français et des châteaux aux grands crus, est bien supérieur à toute appellation, fût-elle contrôlée. Homme du vin 95, «C d’or des Corbières», nominé par le Master guide d’or pour le trophée du meilleur sommelier 97 en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, ambassadeur de Winesceptre international… Léandre collectionne les distinctions. Aujourd’hui, il projette d’ouvrir sur la Côte d’Azur, son propre bar à vins. Le Télégramme : Un Breton au pays de la viticulture. Expliquez-nous. Léandre Piquet : «Mon parcours peut, en effet, paraître atypique. A 17-18 ans, j’ai attrapé ce virus, quand d’autres considèrent le vin comme un simple alcool. La formation m’a conduit à Vannes avec son institut hôtelier, puis à Valence (25), à l’université de Suze-Rousse. De quoi vous faire acquérir des compétences reconnues.» Où les avez-vous exercées ? «C’est une profession où il faut voyager, découvrir, être confronté aux réalités aussi variées que subtiles. A Londres, où je n’ai guère eu d’affinité, au Château de Coatguélen à Plouha, à l’Amadeus à Saint-Brieuc, avant de choisir la Côte d’Azur. Au Moulin de Mougins d’abord puis au Majestic à Cannes, avec son restaurant La Villa des Lys, en 91, où j’ai exercé pendant 13 ans. Je voulais me frotter à l’élite.» En quoi consiste la sommellerie ? «Outre les compétences exigées, c’est une forte dose de passion, liée à la découverte et au plaisir partagé. Réaliser l’accord parfait entre la clientèle, les mets assortis aux vins, et vice versa, sans oublier de satisfaire au rapport qualité-prix. «Il s’agit aussi de procéder à la meilleure sélection des références, sachant que la «patte» du sommelier se trouve à la conclusion.» Et votre projet ? «J’ai récemment quitté le Majestic en vue de monter un projet, celui d’un bar à vin, «Le bistrot de Léandre». En privilégiant les produits régionaux à 70 %, associant une cinquantaine de références et des plats traditionnels aux quatre saisons, dans un décor des années 30. Un espace convivial d’initiation à la dégustation, de découverte de nos vignobles, tout en suscitant une part de rêve.»